Madame Montespan la maîtresse sulfureuse de Louis XIV

La marquise Françoise de Montespan a été la maîtresse la plus aimée de Louis XIV, roi de France 

Montespan Francois Athenais de RochechouartL’histoire de la marquise commence à la Cour de France alors qu’elle a 27 ans et qu’elle est la dame d’honneur de la reine. Ambitieuse, Françoise n’a qu’une idée : séduire le roi ! 

La concurrence est rude ! 

Alors que le roi file le parfait amour avec Louise de la Vallière, Mme de Montespan prépare le terrain dans le plus grand secret. Elle utilisera tous les moyens pour arriver à ses fins, tels que la magie, les philtres d’amour, les poudres aphrodisiaques pour obtenir les faveurs du Roi.Elle a recourt à La Voisin, une diseuse de bonne aventure. Celle-ci lui organise une « messe du Saint-Esprit » qui n’est rien d’autre qu’une variante de la messe noire pour lui faire obtenir l’affection du roi. Le résultat dépasse ses espérances, elle devient la maîtresse du roi qui lui fait bâtir un château de rêve. En retour elle lui donne sept enfants. Au moindre signe de lassitude et de désintérêt de son roi elle recourt aux rituels magiques. Certains soirs de pleine lune, elle va dans des jardins en compagnie de sorcières pour invoquer les forces du mal. Elle fait préparer des filtres d’amour pour le roi, des poudres aphrodisiaques composées de testicules de sanglier, d’artichauts, d’excréments de renard et d’urine de chat dont elle saupoudre la nourriture du roi. 

La Marquise ira jusqu’à vendre son âme au Diable lors de messes noires

Pendant cinq ans le roi lui voue un grand attachement et les choses changent. Elle doit agir vite pour garder ses faveurs. C’est alors que La Voisin lui présente l’abbé Guibourg qui lui propose de célébrer une messe noire pour obtenir l’aide de Satan. C’est dans le plus grand secret que la cérémonie se déroule dans la chapelle d’un château dans les environs de Paris. Une scène surréaliste en présence de crucifix renversés en signe d’abjuration. La messe est dite sur le corps nu de Madame de Montespan allongée sur l’autel avec un cierge noir dans chaque main. Au moment de la consécration l’abbé sacrifie un petit enfant en l’égorgeant. Il demande solennellement le concours des démons Astaroth et Asmodée. Il fait réciter des incantations à la Dame : «  Je désire l’affection du roi et veut que la reine soit frappée de stérilité, que j’obtienne tout ce que je désire, etc.. »

Après deux autres célébrations semblables, la marquise retrouve les faveurs du roi. Mais à partir de ce moment-là les crises se suivent et les démons répondent de moins en moins aux invocations de la belle Dame. Lors d’une dernière messe noire Guibourg égorge un nouveau né et Madame de Montespan pousse le sacrilège jusqu’à emporter un peu de sang du bébé pour le mettre dans la nourriture royale. 

La nouvelle maîtresse du roi succombe aux poisons 

En 1679 le roi prend une nouvelle maîtresse, belle comme un ange, en la personne de Mme de Fontanges. La Montespan tente encore le tout pour le tout. Elle a à nouveau recours aux messes noires pour se débarrasser sa rivale. Elle utilisera finalement un poison lent. La pauvre duchesse de Fontanges meurt le 28 juin 1681, après onze mois d’agonie, à l’âge de vingt-deux-ans. 

Le roi ne soupçonne pas encore sa maîtresse. Il est cependant bien connu à l’époque que dans la haute société on a fréquemment recourt aux sorciers pour obtenir des faveurs ou se débarrasser d’un rival. Le roi décide alors d’agir en créant le 7 avril 1679, une commission spéciale, chargée de statuer sur la question des crimes ou délits pour fait de poison. Cette commission est nommée la « chambre ardente », parce que la chambre où siège la commission est noire et éclairée de torches. De nombreuses personnes sont reconnues coupables et jugées. Cette mesure inquiète quelque peu Mme de Montespan qui va se tenir tranquille pendant quelque temps. 

Bientôt le roi se rendra compte que sa maîtresse a fait un pacte avec le diable

Une vraie chasse aux sorcières est ouverte en France. L’affaire touche plusieurs personnalités éminentes de l’époque. La Voisin interrogée essaie de mettre en cause Mme de Montespan. Le roi finit par se rendre compte que sa maîtresse est très impliquée. Il a peur d’être éclaboussé si le scandale éclate. Inquiet de la tournure que prennent les choses il ordonne d’arrêter l’enquête en 1682 et aurait même brûlé en 1709 des pièces du dossier mettant en cause sa maîtresse.

N’ayant plus la confiance et les faveurs du Roi, Mme de Montespan, se retire dans le couvent de St-Joseph à Paris et meurt en 1707. La Voisin est brûlée vive en place de Grève le 22 février 1680. Quant au roi il se rapprochera de sa femme Marie-Thérèse et de Mme de Maintenon qu’il épousera probablement en secret après la mort de la reine. Il s’éteindra en 1715.